Welcome to Jordan!
Une phrase qui reviendra comme un leitmotiv tout au long de
notre bref séjour dans le Ashemite
Kingdom of Jordan. Bien préparés, nous avons déjà des devises (le dollar
jordanien, que la plupart des gens nomment familièrement Jay-Dee) pour payer nos visas d’entrée, deux fois vingt JD.
Après avoir ramassé nos deux grosses valises trop lourdes,
on se dirige vers le comptoir Thrifty
où une voiture nous attend. Après avoir réglé les détails - on loue un GPS, qui
finalement ne fonctionnera jamais – on part à la découverte du système routier
jordanien en faisant les 35 kilomètres qui nous séparent de la capitale.
Un
paysage plutôt plat, qui se transforme en collines aux abords de la ville. Le
petit crachin de l’aéroport se transforme bientôt en déluge. Le soir tombe
rapidement, et à travers les essuie-glace, les courbes, les nids-de-poules, les
collines sinueuses et les rares panneaux bilingues arabe-anglais, on essaie
sans succès de comprendre la minuscule carte d’Amman incluse notre guide
touristique. On découvre trop tard que le GPS nous parle arabe, et on perd une
demi-heure à essayer des menus incompréhensibles pour l’amener à nous parler
une langue qu’on comprend (à la fin, on se serait contentés de n’importe quelle
langue en alphabet latin). Impossible de trouver le centre-ville. Amman, c’est
20 collines tortueuses, des ronds-points, l’impossibilité de tourner à gauche à
cause des terre-plein et des voitures qui s’inventent cinq voies quand il n’y
en a que deux. On s’arrête souvent : pharmacie, cafés, dépanneurs, pour
demander des indications. Les gens sont très, très gentils, et serviables. Presque tout le monde connait un peu d’anglais, mais
pas assez pour nous expliquer simplement un itinéraire trop compliqué.
Finalement, un sympathique pharmacien nous fait un dessin. Et ça marche! On
arrive dans le cœur du vieux Amman, où se trouve l’amphithéâtre romain.
Il fait noir, il fait froid, il pleut des cordes, on est
épuisés. On trouve un stationnement entre les ruines et la mosquée et on
s’arrête. Bref conciliabule. On laisse les bagages dans l’auto, on prend nos
sacs à dos et on s’en va dans la direction générale de notre petit hôtel, le Riviera. Dans le guide, sur notre
réservation, sur expedia.ca et partout ailleurs, seul le nom de l’hôtel et
l’adresse : Riviera Hotel, King Hussein Street, Amman. On marche, on
cherche, on est trempés. On pensait arriver au Moyen-Orient, on se croirait en
Irlande sous la pluie glaciale. On a beau marcher de haut en bas, de gauche à
droite, s’arrêter fréquemment pour demander des indications, rien n’y
fait : personne ne connaît l’hôtel Riviera. Ni les chauffeurs de taxi, ni
les commerçants, ni même ceux qui habitent sur la rue King Hussein! Nous sommes
prisonniers d’un genre de huis clos où nous tournons en
rond, dans l’incompréhension totale. Mais où donc se trouve l’hôtel Riviera? En
temps normal, ça aurait été la crise, mais comme nous sommes trop fatigués, ce
sont des éclats d’hilarité qui nous sauvent.
Malgré tout, désemparés, glacés, on se réfugie dans un
coffee-house pour faire le point. Pour s’y rendre, on doit traverser des rues
dont la moitié est inondée de près de 5 pouces d’eau qui déferle en cascades
(les rues sont en pente). L’eau jaillit aussi des caniveaux comme des fontaines.
Nos chaussures de marche sont à l’épreuve des déserts et des rues, mais pas de
l’eau. Ça fait squish-squish à chacun de nos pas. Arrivés dans le coffee-house,
les natifs nous regardent avec étonnement; nous sommes si trempés, pour des
touristes…
Jamais thé et café n’ont été autant appréciés, et la bouffe
aussi. On quitte l’endroit à regret pour une dernière tentative.
Sans succès.
Angoissés, mouillés jusqu’aux os, dans l’eau qui ne cesse de s’accumuler et
même de refouler dans ces dédales en pente, on retourne à l’auto pour se
réchauffer. Dans le guide, on trouve une façon assez simple de se rendre dans une
zone de la ville ou les hôtels connus sont nombreux. Sur papier, en tout cas…
On est plutôt étonnés d’y arriver sans trop de difficultés.
On s’arrête au premier hôtel qui nous semble facile d’accès. C’est le Grand Hyatt Amman. Le prix est
relativement abordable (on était prêts à payer plus, étant donné notre état)
et, après de surprenantes mesures de sécurité, semblables à celles des
aéroports (bagages passés dans les détecteurs, fouille, etc..), on arrive à la
réception, puis après à la chambre. Le luxe de longues, très longues douches chaudes et d’un lit
confortable nous évitent d’attraper la pneumonie. Nous envoyons un courriel à
l’hôtel Riviera, pour leur indiquer que puisqu’ils n’existent pas, nous n’iront
probablement pas séjourner chez eux.
Ce n’est que plus tard, au hasard de notre lecture du guide
touristique d’Amman, qu’on apprend qu’il y a eu une série d’attentats-suicides
dans 3 hôtels d’Amman en décembre 2005, faisant 60 victimes : au Radisson,
au Days Inn et au… Grand Hyatt.
Si vous connaissez l’hôtel Riviera de Amman et pouvez nous
confirmer qu’il existe, faites-nous signe.
Mais oui, il existe. C'est simple. Après le 12e rond-point, il faut prendre la première à droite, tourner trois fois à gauche, passer dans une ruelle à cinq voies, continuer tout droit (route qui en fait tourne à gauche), passer dans le tunnel qui vous fait revenir en arrière, tourner à droite, faire demi-tour à gauche et continuer tout droit sur 5 km inshallah. L'hôtel Riviera se trouve sur votre droite. ;-)
ReplyDeleteC'est comment Instanbul? Grosses bises.
Florence
Bonne nouvelle: votre hôtel existait toujours en janvier dernier: "Directions to the Hotel were vague. Especially considering that it's a non-named alley. No one in the neighborhood knew them (i.e. even the store across the street from them had no idea.) The room I had reserved (triple) was unavailable. They said they couldn't find my reservation in the system, when I could clearly see the print out. They ended up […] giving us a double bed, with a mattress in a room with no windows. "... ;-)
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