Wednesday, February 8, 2012


Kasbah sortie des entrailles de la terre.
On laisse donc Ouarzazate derrière nous avec regret pour suivre les méandres de la vallée du Dadès. Sur les berges, le long de la route, des kasbah vieilles comme le monde, abandonnées pour reconstruire à côté. Elles sont faites de boue et de paille, ce qui donne l'impression qu'elles ont surgi de la terre, qu'elle ont poussé comme les palmeraies qui les entoure. Chaque village, chaque ville a sa vieille kasbah, mémoire immobile du temps qui passe.

Palmeraie verdoyante, kasbah rugueuse.
De Tinerhir, on prend une route qui monte dans la montagne pour rejondre les gorges du Todra, ce que nos voisins américains appellent un canyon. Pour s'y rendre, on longe une palmeraie magnifique. Nous longeons le lac des poissons sacrés. Selon la légende, les nouveaux mariés auront beaucoup de bonheur s'ils boivent de cette eau.  Après quelques lacets vertigineux, on arrive aux gorges, magnifiquement escarpés. Les marocains viennent ici en grand nombre durant l'été, quand la chaleur atteint les 40 degrés, pour y trouver ombre et fraîcheur. Un bus de touristes japonais nous attend au bout de la route, là où la source jaillit de trous dans la montagne. Moment de silence, petit café, pause pipi et on redescend (il faut toujours profiter des toilettes à l'américaine quand on en trouve, ce qui n'est pas le cas partout, surtout dans les petits centres).
Gorges du Todra, La photo ne rend pas justice à la majesté de l'endroit.


C'est maintenant le dernier - et long - bout de route pour atteindre le désert à Merzouga. Mohamed nous raconte comment le désert est devenu une drogue pour lui. Il y est allé plus de 20 fois, et c'est une joie renouvellée chaque fois qu'il y retourne. Il nous parle de son désir fou d'aller passer deux ans chez les Touaregs, pas comme touriste, mais complètement intégré à leur mode de vie. Grand soupir, puis arrêt pour acheter des cigarettes. Autre arrêt pour trouver de la bière et du vin; toute une aventure dans un pays où l'alcool est interdit par la religion, mais pas la loi. À Rissani, dans un hôtel, on en trouvera, affirme Mohamed. Arrivé à l'hôtel, deux jeunes filles habillées à l'américaine attendent à l'entrée en fumant une cigarette. On a pas trop de difficulté à comprendre ce qu'elles attendent. Surtout qu'elles sont à peu près les seules dans la ville qui ne portent pas le voile noir. Dans l'hôtel, on a l'impression d'être en plein milieu d'une transaction de drogue...regards méfiants, voix basses, réponses à demi-mots. Pas de vin, que de la bière. Et les prix ont monté, mon ami...C'est plus de 3 dollars chacune. Mohamed râle, mais paie quand même. On en prend six.

À quelques kilomètre de Rissani, c'est l'erg qui commence, vaste plaine de pierres grises et noires. À l'horizon, on aperçoit les dunes de sables. Un rêve...Puis soudain, c'est la fin de la route, le vrai bout du monde. C'est la piste qui commence, chemin de pierre et de sable. Deux 4x4 nous doublent, roulant allègrement dans la désolation. Notre voiture, pas faite pour ce genre de sport, roule à 50 km/h. Au pied des dunes, quelques auberges distantes d'un demi kilomètre les unes des autres. On choisit l'auberge du sud, sans la connaître, à l'instinct. On arrive et le convoi de dromadaire s'apprête à partir. C'était moins une. Mohamed, en état de panique, nous demande de prendre rapidement ce dont on a besoin dans nos valises et de courir au x dromadaires.Ona que le temps de prendre un chandail chaud et nos caméras. On nous aide à mettre nos keffié (turbans/voiles) et hop, on monte sur les dromadaires et la caravane part.

L'aventure au détour d'une dune.



No comments:

Post a Comment