Friday, March 23, 2012

Jordanie suite et fin: Jerash et Madaba

Les escaliers qui mènent au temple d'Artémis, à Jérash, en Jordanie, et à quelques dizaines de kilomètres au sud de la Syrie..

Bien installés dans un charmant petit hôtel de Prague, on essaie de se rattraper dans le récit de nos aventures jordaniennes…


Après Petra, Jerash, au nord-est d’Amman. On dort sur les rives de la Mer morte, parce c’est vraiment plus facile d'accès que les dédales d'Amman. Par ailleurs, il y fait toujours 10 degrés de plus qu'à la pluvieuse Amman, ce qui a tôt fait d’emporter l’adhésion du groupe. C'est également la dernière journée de notre trio d'enfer : Florence nous quitte tard ce soir-là pour rentrer au Canada.

Jerash faisait partie d’un vaste réseau de villes romaines et grecques saupoudrées tout autour du bassin méditéranéen. Amman, par exemple, est l’ancienne Philadelphie, une des villes de ce réseau. Maintenant une petite ville moderne, Jerash dévoile ses charmes antiques grâce à d'impressionnants travaux d'excavation. Sur plus d’un kilomètre, on découvre la ville ancienne, avec ses grandes allées de dalles où l'on entend l’écho du galop des chevaux et le cliquetis des chariots. Des arches immenses, sous lesquels on imagine le passage des processions romaines, mènent vers des temples érigés pour Artémis (Diane) et Zeus, dont les vestiges sont si hauts et massifs qu’on pressent facilement leur somptuosité d’origine. 

Les colonnes démesurées du temple d'Artémis.


Colonnade semi-circulaire de la grande place de Jérash.

Florence devant la scène de l'amphithéâtre.

Rue secondaire, Jérash.

Le splendide amphithéâtre, lui,  nous offre son acoustique parfaite quand un touriste américain (ils sont rares) entonne une chanson humoristique. Sa voix de stentor s’élève facilement vers les plus hauts gradins, où François est grimpé pour une photo d’ensemble. C’est à ce moment qu’on vit un moment d’intense désarroi culturel. En effet, on est accueilli soudainement par le son d’une... cornemuse??.. qui joue... un air des Beatles? puis God save the King…interprétés par des... Jordaniens en costume…traditionnel bédouin. Bon. C'est réconfortant de savoir qu'on n'a pas le monopole du quétaine. 

L'amphithéâtre, vu du dernier gradin.

Amphithéâtre. On voit le chanteur américain à gauche (celui qui bedonne) et, au centre, le groupe bédouino-écossais.

À Jerash, les places publiques sont vastes et généreuses. Les allées, bordées des comptoirs commerçants, sont des témoins de la vie de tous les jours; plusieurs colonnes conservent le vestige de leurs couleurs premières, signes d'une vie colorée et chaleureuse que les habituelles ruines monochromes rendent souvent mal. Ici, l’histoire est branchées sur le 220. Bonus: à la sortie, on décide de manger au resto du site. C’est le meilleur repas de notre séjour jordanien : brochettes succulentes et tendres, un baba ghanouj pas passé au blender,  un assortiment de salades rivalisant de fraicheur... miam!

Ève Marie et le théâtre: un moment de bonheur.

Une fontaine, un temple ou une bibliothèque...on oublie.

Pour terminer la journée, cap sur Madaba, célèbre pour ses mosaïques byzantines et pour sa communauté chrétienne, la plus importante de Jordanie. La mosaïque la plus célèbre est dans l'église de St-Georges. Elle a été découverte  au 19e siècle et a créé tout un émoi lorsqu'on a constaté que l'oeuvre représentait une carte du pourtour méditéranéen - avec au centre Jérusalem - datant du 6e siècle. Les experts ont confirmé que, pour des gens qui n'avaient pas la notion moderne des échelles et et de la cartographie,  la carte représentée en mosaïques est remarquablement précise. L’œuvre, qui se trouvait sous le revêtement du plancher de l’église, est très fragmentaire, difficile à voir. C’est un cas – on en fait l’expérience à plus d’une reprise – où les reproductions sont plus intéressantes que les originaux.
Mosaïque de l'Arbre de vie, la deuxième plus célèbre de Madaba.

Les plus belle mosaîques colorées se trouvent dans un petit musée aménagé dans les vestiges de l'église de la Vierge. On nous explique que lorsque les chrétiens ont été chassés de Karak, ils ont décidé de s'installer à Madaba. En creusant pour se construire des habitations les nouveaux arrivants ont trouvé de magnifiques mosaïques qui représentent la vie quotidienne, des scènes mythologiques, des natures mortes, des portraits de famille, des animaux... Magnifique voyage dans le temps qui nous permet de finir en beauté notre aventure avec Florence, et trouver un petit lien avec le Canada. Eh oui, le guide du dernier musée de mosaïques – un autre Adel – quand il apprend que nous sommes canadiens, s'empresse de nous dire que son frère habite…Edmonton. Le monde est petit, et à l’aéroport, on fait la bise à Florence, reconnaissants d'avoir pu avec elle le rétrécir et le resserrer encore un peu. Merci Florence!


Détail de la mosaïque domestique.
Autre détail, où on présume que les visages sont ceux des proprios de la maison.
Les copines en pleine méditation photographique, les deux pieds dans la Mer Morte.
Au revoir Florence....Merci!

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