Porto, samedi 14 janvier - 22h55.
Dernière journée à Lisbonne, puis voyage en train jusqu'à Porto, environ 325 kilomètres au nord.
Nous avons laissé Lisbonne derrière nous avec tristesse. Une découverte, un coup de coeur. Je n'en connaissais rien, je n'avais pas d'attentes. Un douceur de vivre, des gens réservés mais accueillants. Le vin, très joyeux, ne coûte rien. La bouffe non plus. Du poisson, beaucoup de morue, de crevettes (les grosses), des palourdes dans des sauces à l'ail et à la coriandre. Avec le pain, toujours un fromage en entrée. Bizarre, on a plutôt l'habitude française de le manger en fin de repas. Le plat national est une sorte de cassoulet, avec fèves blanches, crevettes, saucisses et riz. exquis. Partout; le café expresso est divin et consommé accoudé à un comptoir.
Seul désagrément: un groupe de 4 pickpockets nous a 'spotté' hier. Ils nous ont vu monter dans le tram et nous ont suivi. Heureusement, une vieille dame dans la rue la veille nous avait longuement prévenu, en portuguais mais avec une surenchères de gestes, de porter nos sacs en bandoulière et de nous méfier des voleurs à la tire. Faut dire que nous, beaux niaiseux, on avaient chacun un sac à dos ET une caméra ET un sac à main (Ève Marie, pas moi). Bref, on annonçait haut et fort notre état de touristes étourdis. Mais s'ils nous avaient choisis, nous aussi on les avait bien vus. Deux d'entre eux étaient devant Ève Marie, un gorille était derrière moi, et un quatrième qu'on a aperçu seulement plus tard. On s'est empressé de se déplacer vers le fond du tram. À la première plaza remplie de monde, on est descendu. Ils nous ont suivi, mais en gardant une certaine distance et en évitant de nous regarder trop directement. On a vite fait demi-tour pour remonter dans le tram. Ils nous ont vu, se sont regardés, ont haussé les épaules et se sont fait des signes de tête en voulant dire on laisse faire. Après ça, on a suivi un groupe de 6 jeunes Français bien bâtis. Aujourd'hui, quand on est sorti, on a laissé tous nos sacs à l'hôtel et on a gardé des petites caméras dans nos poches; on a bien appris la leçon.
Ce matin Nous avons visité le musée des arts antiques, surtout parce qu'on voulait y voir la Tentation de Saint-Antoine de Hyeronimus Bosch. Un imaginaire vaiment tordu, mais fascinant. L'oeuvre est un tryptique où des personnages aux formes grotesques, mi-hommes mi-oiseaux, se transpercent et se déchirent dans des visions infernales et absurdes. On a pris un tram pour s'y rendre, gravit des rues de pavés pour atteindre son promontoir, d'où on domine le bras de mer. À la sortie, la brume recouvrait le port. Alors qu'on prenait notre petit porto du midi, le soleil est ressorti, ce qui nous a permis de flâner sur l'Avenida Libertade, l'équivalent des Champs-Élysées de Paris, et de regarder les vendeurs de brocantes qui y sont installés. Après un repas de palourdes et de morue sur une terrasse (oui oui, remplie même s'il faisait seulement 14 degrés!), cap sur la gare de train.
François
Oui, c'est définitivement un coup de foudre. Le Portugal est un pays adorable, chaleureux et romanesque. Jusqu'ici - et je sais que je vais généraliser par rapport à mon contact tout de même limité aux gens de Lisboa et un peu de Porto où nous sommes arrivés ce soir - nous sommes tombés sous le charme de ces gens qui vous écoutent, vous regardent, vous respectent et font tout pour vous aider. Chaleureux, amiables mais avec une petite gêne quand même. Depuis 4 jours que nous sommes arrivés, et avec nos baragouinages de français, anglais, espagnol et le peu de portugais que nous avons "catché" avec lesquels nous arrivons toujours à nous faire comprendre et obtenir ce que nous voulons, pas une seule personne, pas une, une seule fois, ne nous a demandé d'où nous venions. Un respect, une pudeur qui fait du bien. On peut être nous-mêmes et ils ne nous font pas sentir "étranger" en nous faisant remarquer qu'ils ont remarqué qu'on était étranger...
Cette pudeur on l'a remarquée en public aussi. Convention dans le métro; les couples s'asseoient côte à côte et non pas face à face. Par contre, en public, on a rarement vu des manifestations publiques d'amour. Ça ne marche pas main dans la main et ça ne se bécotte pas sur les bancs publics... Cela dit, le transport en commun est un charme, le métro super agréable et nous recommandons la carte "Lisboa card" à tous ceux qui iront visiter cet endroit magnifique (transport en commun et plein de musées gratuits pour un tarif unique). Les trottoirs et les rues de pavés, les couleurs saisissantes des tuiles décoratives, des murs et des toits, l'intriguant mélange de la modernité et de l'histoire ancienne - à tout jamais marquée par le tremblement de terre de 1755 qui a presque anéantit la ville (tiens, un AUTRE grand dérangement) font de Lisbonne une ville ravissante. Et le port... et le château... et le poisson... et les gens (ai-je mentionné que les hommes sont fort beaux?)
Et la météo? parlez-moi d'un pays où on s'installe sur des terrasse pour prendre un verre, l'apéro, le souper... en plein mois (début) de janvier?! Ce que nous avons fait tous les jours où nous y étions. Ça c'était Lisbonne. Il paraît qu'à Porto, où nous sommes débarqués ce soir - après un très agréable voyage en train - il va pleuvoir au cours des 2 prochains jours. Faudra se réfugier dans les caves à porto, faut croire. Bof, moi la pluie ça ne me fait pas peur. Il ne fait pas -20 à Edmonton?
EM
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