Thursday, January 19, 2012

19 janvier Marrakech.
Une éternité depuis Porto! Porto où il a fini par faire beau soleil malgré la pluie annoncée (elle n'est tombée qu'en soirée) et où nous avons eu un plaisir fou à nous balader. Si la ville de Lisbonne - qui a été détruite en 1755 puis entièrement reconstruite - affiche une certaine modernité et uniformité, Porto garde tous les vestiges des époques sur les fondements desquels la modernité s'est timidement construite. Les siècles se succèdent au fil des églises, édifices et places publiques. C'est une ville de travailleurs, une ville universitaire et bien sûr, la ville du Porto. C'est également une ville en état navrant de décrépitude, dont les édifices anciens - dont on voit le potentiel magnifique - tombent en ruine. Il y a des efforts pour qu'ils soient achetés puis retapés, mais on sent que les fonds manquent. Il faut dire que ce n'est pas rose au Portugal, même si les gens demeurent optimistes. Notre guide dans une de nos visites de caves à Porto nous expliquait que le passage à l'euro avait déjà fait doubler le prix des denrées et que les crises récentes avaient replongé les citoyens, non pas dans la misère, mais dans l'incertitude économique. Elle était tout de même vite à nous assurer que le pays n'était plus un pays pauvre, comme autrefois, qu'il s'était redressé.


 Mais parlons-en un peu du porto, la boisson, pas la ville, et de nos visites de caves. Ce qui a été le plus extraordinaire n'a pas été la visite comme telle, ni la richesse d'information fascinante que nous y avons recueilli sur l'histoire et la méthode de fabrication du porto. Non, ce qui nous a carrément "flabergastés" c'est que l'unique autre couple français avec qui nous avons fait notre première visite s'est avéré (enfin elle) être une amie d'enfance de notre bonne amie Nathalie de Nantes. Ce qui est d'autant plus incroyable, c'est qu'au fil de ces conversations anodines que l'on mènent avec des étrangers dans ce contexte touristique, c'est que nous ayons réussi à poser les bonnes questions et que les bonnes réponses aient été offertes pour nous mener à nous découvrir mutuellement un lien commun.

Eve Marie indique au vendeur le tonneau qu'on aimerait envoyer chez nous....not.

Sympathique Marie-Annick, notre rencontre magique de Porto.

Porto vue du haut du pont, côté Villa Nova de Gaîa où sont les caves de Porto.

Tout le monde accroche son linge dehors pour le sécher.

Porte ancienne, décrépite, à l'image de trop d'immeubles de Porto.


Bref, un couple fort sympathique. Marie-Annick et Bernard en sont tous les deux au mariage numéro deux. Ils ont chacun deux enfants, dont trois sont maintenant aux études à Paris. Ils vivent dans une maison maintenant trop grande à Tours, où ils ont demandé à être mutés il y a une douzaine d'années pour y refaire leur vie. Ils profitaient d'un spécial de Raynair: deux billets aller-retour, vol direct, Tours-Porto pour...110 euros (environ 140 dollars).  Les compagnies aériennes à rabais favorisent grandement le tourisme intra-Europe, et on sent que l'identité eropéenne fait du chemin. Si on pouvait faire la même chose entre les provinces au Canada, ce serait merveilleux...Si nos horaires s'y prêtent, nous irons visiter nos nouveaux copains en mai.

L'avion Porto-Marrakesh est finalement parti avec deux heures de retard; 0n nous a fait changer de porte trois fois. Vol sans incident, où on a pu apprécier le détroit de Gibraltar - et le rocher - du haut de nos 30,000 pieds. Tanger aperçue entre les nuages, et la côte atlantique du Maroc qu'on a suivi des yeux un bon moment. À Marrakesh, soleil mais frais - une quinzaine de degrés. On serait mal venus de se plaindre; il fait moins trente à Edmonton. Premier choc: l'anarchie de la conduite. Pas de règlement, sauf survivre sans tuer personne. Vélos, scooters, mobylettes, vieilles motos déglinguées, chevaux et ânes tirant des charrettes, chats et chiens errants, une foule bigarrée peuple les rues de la ville. Femmes en niqab et voiles côtoient des jeunes filles en jeans. Hommes en djellaba en grande conversation avec des jeunes en complet. Misère et richesse entrelacées.

On arrive dans la médina, ou se trouve notre riad (maison-hôtel dans une cour intérieure). Les petites rues tortueuses, en forme de labyrinthe, qui nous y mènent sont parfois si étroites que seul une petite moto peut y passer. Les chats errants s'enfuient devant nous. Les arches sont basses, le pavé inégal. De grands portes de bois, cloutées, parsèment les murs recouvert de chaux rose et ocre. On arrive devant une de ces portes basses en demi-cercle qui rappellent les portes de châteax moyen-âgeux de L'Europe. On sonne, le serveur vient nous ouvrir, et ou découvre une cour intérieure magnifique, un jardin avec une fontaine au centre. De nombreux oiseaux piaillent et tournoient au-dessus de nos têtes. Le sol est fait de ces mosaïques aux motifs géométriques si caractéristique de l'art décoratif marocain.

Premier contact avec le souk de Marrakech.




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