Saturday, January 28, 2012


Tanger, danger!
Marrakech, arnakech!
Agadir, rien à dire.
Taghazout? Pas de mazout!
C’est Rachid, commerçant de Taghazout, de qui nous achetons des sandales, qui nous chantonne ses petites rimes. Il est originaire d’Agadir. Il n’aime pas trop cette ville. Il a perdu de ses cousins dans le tremblement de terre de 1960 qui a détruit la ville. Il nous dit qu’il connaît des gens qui lui racontent comment ce fatidique soir, ils se trouvaient au cinéma, une des rares bâtisses épargnées par le séisme où 15 000 ont péri, et qu’à la sortie du film ils ont trouvée une ville plongée dans le chaos, envahie par l’armée. Ils ont cru sur le coup, que c’était la guerre. Pour Agadir, c’était pire que la guerre. Ils on dû recouvrir les morts de chaux en un immense monticule pour éviter la propagation de maladies qui auraient achevé de décimer la population. Puis ils ont reconstruit.
Il ne faut donc pas s’étonner qu’Agadir ait un petit air sixties, qui, entendons-nous, n’a jamais été une époque phare en matière d’architecture. C’est blanc, c’est carré, c’est pseudo europo-américano-moderne sur fond imprenable d’océan scintillant et de plages ravissantes. Mais la ville? Meh.  Rien d’intéressant, avons-nous pu constater lorsque nous sommes allés y passer la journée il y a 3 jours. Ce qui n’a sans doute pas aidé, c’est l’interminable méandre administratif dans lequel nous avons englouti 3 heures de notre temps pour poster un colis de cadeaux à nos enfants au Canada. «  Il faut prendre un numéro… » « Non, ce n’est pas ici, c’est l’autre comptoir dans la petite salle «  « Oui, normalement ce serait ici, mais nous sommes en rupture de stock du formulaire; il faut aller à l’autre bureau de poste près de la mosquée. Vous sortez, vous allez tout droit vers la mosquée. » «  Euh non, l’autre bureau de poste n’est pas ici, il est près de l’AUTRE mosquée… » «  Monsieur, il faut prendre un numéro « (238 et on sert en ce moment le 218) « 238! » «  Ah non, il faut passer les douanes, l’autre bureau à côté, mais faites vite, il ferme bientôt! »
Le monsieur à la douane est des plus sympathiques. Il regarde nos cadeaux, veut savoir combien on a payé le couteau traditionnel, puis nous aide à emballer le tout. Rien à payer. Juste l’envoi postal : 30$. Mission accomplie. On saura pour la prochaine fois. On va faire nos courses dans un Uniprix (oui, oui, mais pas rapport) quelques bouteilles de vin à rapporter à Taghazout qui est une « dry town ».
Taghazout (prononcé Tarhazoute) est un petit village de pêcheur et de surfeurs, à environ 15-20 km au nord d’Agadir.  Taghazout  n’est pas fait pour tout le monde. À Taghazout, les chats, les chèvres et les chiens sont rois. Les chevaux et les chameaux sont rois de la plage. (Y a-t-il d’autres animaux dont le nom commence par « ch »? On semble avoir un genre d’unité orthographique ici …Hm, pas vu de chenilles… pas encore).)
Toujours est-il que Taghazout conserve un aspect authentique, brut et non développé qui pourrait en rebuter certains. Aux restos, où on mange toujours dehors, ou presque, les chiens et les chats sont omniprésents et attendent patiemment qu’un bout de bouffe s’échappe de l’assiette. Ils sont mignons. Ils ne sont pas menaçants; ils sont assis (les chats) aux meilleures places du resto lorsqu’on arrive.
Les chèvres se promènent librement, en troupeau. Elles vont arrêter complètement la circulation de l’autoroute (faut le dire vite; disons la route principale) qui divise Taghazout en deux,  pour traverser, avec leurs petits. Elles sont également la phase #1 du processus de « transformation »  du dépotoir municipal qui se trouve, malheureusement, éparpillé aux 4 coins du village. Les résidents jettent, brûlent leurs déchets dans les crevasses qui sillonnent le flan de colline où est construit le village; les chèvres se régalent.  Elles sont franchement mignonnes, mais on se demande toujours laquelle se retrouvera dans notre assiette ce soir…
Pour ce qui est des chameaux, ben, ce n’en sont pas! Ce sont des dromadaires; il n’y a pas de chameaux au Maroc. Ils flânent toujours sur les plages avec leur maître qui passe ses après-midi à dormir à l’ombre qu’ils procurent, lorsque les touristes se font rares. Et il faut dire qu’en janvier, à part pour les surfers, les touristes sont rares. Car janvier, c’est la saison du surf; et ils viennent de partout pour s’y adonner. Il s’agit d’une race rare, à part des autres, des vrais de vrais, endurcis, convaincus et déterminés. Des purs. Pas nécessairement très sympathiques. Des gens au-delà de la passion, pour qui le surf est presque une religion. Un peu le même sentiment qu’on retrouve chez les mordu d’escalade et d’ascension qui se retrouve une fois l’an à Banff pour comparer leurs blessures de parcours.
Bref, Taghazout est une ville qui a une âme, une personnalité et un je ne sais quoi … d’odeur, surtout par temps chaud. Les plus vieux, vous vous souvenez quand, dans les années ’70 on s’est rendu compte qu’il y avait de la « pollution » et qu’il fallait arrêter de jeter impunément nos cochonneries par terre, et, surtout, par les fenêtres de nos autos? (juste avant qu’on se rende compte qu’il fallait aussi arrêter de fumer partout, mais ça c’est une autre histoire…) Ben, à Tag, il y a encore du chemin à faire.
Mais l’océan, mais les vagues, mais le ciel et le vent… Les vagues ne déferlent pas gentiment sur les plages de Taghazout, faisant un petit shhhiiishooooouchiiiiisshhh, tout poli. Ben oui, des fois. Mais la plupart du temps les vagues débarquent, elles s’abattent, elles grondent comme un tonnerre roulant qui pulvérise des kilomètres de rochers, elles s’emparent de la côte et la mâtent, elles « crashent », elles forment la trame sonore des rêves épiques qui nous amènent à voyager encore davantage la nuit, au-delà de nos journées, pour nous faire échouer au petit matin sur la plage d’un lendemain ensoleillé, où les pêcheurs partent dans leurs barques bleues pêcher le poisson de notre souper. Bref, pas de plage moumoune à Taghazout.
Une trame sonore qui m’attire, et m’appelle  et où je vais me réfugier pour mieux planifier un voyage imminent dans le désert des rêves de mon enfance. Ma plage me manquera. Mais par pour longtemps.

Wednesday, January 25, 2012

25 janvier.
Six journées depuis la dernière mise à jour. Autant dire une éternité...
Marrakech est séduisante, capricieuse, mystérieuse, entêtée, avide, cruelle, belle.
Si on parvient à échapper à la fascination de la place Djemaa Al-Fna, où les touristes que nous sommes sont des proies faciles pour les vendeurs de toutes sortes, et qui sont d'une insistance à la limite de l'agression, on commence a découvrir dans cette ville une exhubérance tout à fait étrangère à notre réalité nord-américaine. Ceux qui s'arrêtent à la surface des choses parleront de la saleté, des odeurs, de la misère. Mais il a aussi un art de vivre qui s'affirme dans les petites choses, les salutations entre amis, la chaleur des échanges, la fatalité presque joyeuse qui libère de l'angoisse: Inch'Allah, si Dieu le veut. L'avenir ne nous appartient pas. Un art qui se confirme dans la riche complexité de la nourriture, dans le travail des artisans du cuir, de l'orfèvrerie, de la tapisserie, des textiles, du fer, de l'ornementation. Richesse aussi de la lumière, toujours présente, même au coeur de cet hiver de contrastes (8 degrés la nuit, plus de 20 le jour).

Et Marrakech, c'est aussi deux ville distinctes: la Médina et la Ville Nouvelle, construite par les Français au début du vingtième siècle. On y retrouve les éléments caractéristiques de l'urbanisme de l'Hexagone: grands boulevards dégagés, ronds-points, allées d'arbres bien rangés, grands parcs paysagés. Et la couleur ocre qui domine les deux villes, dont la palette oscille entre le presque-rose et le quasi-orange. Richesse génétique aussi: Arabes, Berbères aux yeux bleus, Touaregs enturbannés de bleu à la démarche lente et gracieuse, Noirs des régions du sud. Et une diversité des vêtements : jellabas, manteaux longs de laine brute, turbans, chapeaux de laine, fez, chéfias, babouches, au couleurs variées et aux motifs intriqués, la plupart du temps portés par dessus des vêtements tout à fait occidentaux: pantalons, chemises, pulls, cravates et vestons pour les hommes. Pour les femmes, plus difficiles de dire, bien qu'on aperçoive souvent des jeans aux chevilles chez les plus jeunes. Tout aussi nombreux sont ceux qui s'habillent à l'occidentale: jeans délavés, chaussures athlétiques et manteaux court avec fermeture éclair. Et enfin ceux qui détonnent, les nombreux touristes qui sillonnent la ville et qui participent activement à la prospérité de la vie économique: Européens du nord, Japonais, Indiens, Nord-Américains, etc. La plupart se reconnaissent aux appareils photos à la main, à leur démarche incertaine dans une foule qui sait où elle s'en va, aux 'bonjours' et 'mercis' péniblement prononcés et aux visages en manque de couleur comme le mien et celui d'Ève Marie.

Thursday, January 19, 2012

19 janvier Marrakech.
Une éternité depuis Porto! Porto où il a fini par faire beau soleil malgré la pluie annoncée (elle n'est tombée qu'en soirée) et où nous avons eu un plaisir fou à nous balader. Si la ville de Lisbonne - qui a été détruite en 1755 puis entièrement reconstruite - affiche une certaine modernité et uniformité, Porto garde tous les vestiges des époques sur les fondements desquels la modernité s'est timidement construite. Les siècles se succèdent au fil des églises, édifices et places publiques. C'est une ville de travailleurs, une ville universitaire et bien sûr, la ville du Porto. C'est également une ville en état navrant de décrépitude, dont les édifices anciens - dont on voit le potentiel magnifique - tombent en ruine. Il y a des efforts pour qu'ils soient achetés puis retapés, mais on sent que les fonds manquent. Il faut dire que ce n'est pas rose au Portugal, même si les gens demeurent optimistes. Notre guide dans une de nos visites de caves à Porto nous expliquait que le passage à l'euro avait déjà fait doubler le prix des denrées et que les crises récentes avaient replongé les citoyens, non pas dans la misère, mais dans l'incertitude économique. Elle était tout de même vite à nous assurer que le pays n'était plus un pays pauvre, comme autrefois, qu'il s'était redressé.


 Mais parlons-en un peu du porto, la boisson, pas la ville, et de nos visites de caves. Ce qui a été le plus extraordinaire n'a pas été la visite comme telle, ni la richesse d'information fascinante que nous y avons recueilli sur l'histoire et la méthode de fabrication du porto. Non, ce qui nous a carrément "flabergastés" c'est que l'unique autre couple français avec qui nous avons fait notre première visite s'est avéré (enfin elle) être une amie d'enfance de notre bonne amie Nathalie de Nantes. Ce qui est d'autant plus incroyable, c'est qu'au fil de ces conversations anodines que l'on mènent avec des étrangers dans ce contexte touristique, c'est que nous ayons réussi à poser les bonnes questions et que les bonnes réponses aient été offertes pour nous mener à nous découvrir mutuellement un lien commun.

Eve Marie indique au vendeur le tonneau qu'on aimerait envoyer chez nous....not.

Sympathique Marie-Annick, notre rencontre magique de Porto.

Porto vue du haut du pont, côté Villa Nova de Gaîa où sont les caves de Porto.

Tout le monde accroche son linge dehors pour le sécher.

Porte ancienne, décrépite, à l'image de trop d'immeubles de Porto.


Bref, un couple fort sympathique. Marie-Annick et Bernard en sont tous les deux au mariage numéro deux. Ils ont chacun deux enfants, dont trois sont maintenant aux études à Paris. Ils vivent dans une maison maintenant trop grande à Tours, où ils ont demandé à être mutés il y a une douzaine d'années pour y refaire leur vie. Ils profitaient d'un spécial de Raynair: deux billets aller-retour, vol direct, Tours-Porto pour...110 euros (environ 140 dollars).  Les compagnies aériennes à rabais favorisent grandement le tourisme intra-Europe, et on sent que l'identité eropéenne fait du chemin. Si on pouvait faire la même chose entre les provinces au Canada, ce serait merveilleux...Si nos horaires s'y prêtent, nous irons visiter nos nouveaux copains en mai.

L'avion Porto-Marrakesh est finalement parti avec deux heures de retard; 0n nous a fait changer de porte trois fois. Vol sans incident, où on a pu apprécier le détroit de Gibraltar - et le rocher - du haut de nos 30,000 pieds. Tanger aperçue entre les nuages, et la côte atlantique du Maroc qu'on a suivi des yeux un bon moment. À Marrakesh, soleil mais frais - une quinzaine de degrés. On serait mal venus de se plaindre; il fait moins trente à Edmonton. Premier choc: l'anarchie de la conduite. Pas de règlement, sauf survivre sans tuer personne. Vélos, scooters, mobylettes, vieilles motos déglinguées, chevaux et ânes tirant des charrettes, chats et chiens errants, une foule bigarrée peuple les rues de la ville. Femmes en niqab et voiles côtoient des jeunes filles en jeans. Hommes en djellaba en grande conversation avec des jeunes en complet. Misère et richesse entrelacées.

On arrive dans la médina, ou se trouve notre riad (maison-hôtel dans une cour intérieure). Les petites rues tortueuses, en forme de labyrinthe, qui nous y mènent sont parfois si étroites que seul une petite moto peut y passer. Les chats errants s'enfuient devant nous. Les arches sont basses, le pavé inégal. De grands portes de bois, cloutées, parsèment les murs recouvert de chaux rose et ocre. On arrive devant une de ces portes basses en demi-cercle qui rappellent les portes de châteax moyen-âgeux de L'Europe. On sonne, le serveur vient nous ouvrir, et ou découvre une cour intérieure magnifique, un jardin avec une fontaine au centre. De nombreux oiseaux piaillent et tournoient au-dessus de nos têtes. Le sol est fait de ces mosaïques aux motifs géométriques si caractéristique de l'art décoratif marocain.

Premier contact avec le souk de Marrakech.




Saturday, January 14, 2012

Porto, samedi 14 janvier - 22h55.
Dernière journée à Lisbonne, puis voyage en train jusqu'à Porto, environ 325 kilomètres au nord.
Nous avons laissé Lisbonne derrière nous avec tristesse. Une découverte, un coup de coeur. Je n'en connaissais rien, je n'avais pas d'attentes. Un douceur de vivre, des gens réservés mais accueillants. Le vin, très joyeux, ne coûte rien. La bouffe non plus. Du poisson, beaucoup de morue, de crevettes (les grosses), des palourdes dans des sauces à l'ail et à la coriandre. Avec le pain, toujours un fromage en entrée. Bizarre, on a plutôt l'habitude française de le manger en fin de repas. Le plat national est une sorte de cassoulet, avec fèves blanches, crevettes, saucisses et riz. exquis. Partout; le café expresso est divin et consommé accoudé à un comptoir.

Seul désagrément: un groupe de 4 pickpockets nous a 'spotté' hier. Ils nous ont vu monter dans le tram et nous ont suivi. Heureusement, une vieille dame dans la rue la veille nous avait longuement prévenu, en portuguais mais avec une surenchères de gestes, de porter nos sacs en bandoulière et de nous méfier des voleurs à la tire. Faut dire que nous, beaux niaiseux, on avaient chacun un sac à dos ET une caméra ET un sac à main (Ève Marie, pas moi). Bref, on annonçait haut et fort notre état de touristes étourdis. Mais s'ils nous avaient choisis, nous aussi on les avait bien vus. Deux d'entre eux étaient devant Ève Marie, un gorille était derrière moi, et un quatrième qu'on a aperçu seulement plus tard. On s'est empressé de se déplacer vers le fond du tram. À la première plaza remplie de monde, on est descendu. Ils nous ont suivi, mais en gardant une certaine distance et en évitant de nous regarder trop directement. On a vite fait demi-tour pour remonter dans le tram. Ils nous ont vu, se sont regardés, ont haussé les épaules et se sont fait des signes de tête en voulant dire on laisse faire. Après ça, on a suivi un groupe de 6 jeunes Français  bien bâtis. Aujourd'hui, quand on est sorti, on a laissé tous nos sacs à l'hôtel et on a gardé des petites caméras dans nos poches; on a bien appris la leçon.

Ce matin Nous avons visité le musée des arts antiques, surtout parce qu'on voulait y voir la Tentation de Saint-Antoine de Hyeronimus Bosch.  Un imaginaire vaiment tordu, mais fascinant. L'oeuvre est un tryptique où des personnages aux formes grotesques, mi-hommes mi-oiseaux, se transpercent et se déchirent dans des visions infernales et absurdes. On a pris un tram pour s'y rendre, gravit des rues de pavés pour atteindre son promontoir, d'où on domine le bras de mer. À la sortie, la brume recouvrait le port. Alors qu'on prenait notre petit porto du midi, le soleil est ressorti, ce qui nous a permis de flâner sur l'Avenida Libertade, l'équivalent des Champs-Élysées de Paris, et de regarder les vendeurs de brocantes qui y sont installés. Après un repas de palourdes et de morue sur une terrasse (oui oui, remplie même s'il faisait seulement 14 degrés!), cap sur la gare de train.

François

Oui, c'est définitivement un coup de foudre. Le Portugal est un pays adorable, chaleureux et romanesque. Jusqu'ici - et je sais que je vais généraliser par rapport à mon contact tout de même limité aux gens de Lisboa et un peu de Porto où nous sommes arrivés ce soir - nous sommes tombés sous le charme de ces gens qui vous écoutent, vous regardent, vous respectent et font tout pour vous aider. Chaleureux, amiables mais avec une petite gêne quand même. Depuis 4 jours que nous sommes arrivés, et avec nos baragouinages de français, anglais, espagnol et le peu de portugais que nous avons "catché" avec lesquels nous arrivons toujours à nous faire comprendre et obtenir ce que nous voulons, pas une seule personne, pas une, une seule fois, ne nous a demandé d'où nous venions. Un respect, une pudeur qui fait du bien. On peut être nous-mêmes et ils ne nous font pas sentir "étranger" en nous faisant remarquer qu'ils ont remarqué qu'on était étranger...

Cette pudeur on l'a remarquée en public aussi. Convention dans le métro; les couples s'asseoient côte à côte et non pas face à face. Par contre, en public, on a rarement vu des manifestations publiques d'amour. Ça ne marche pas main dans la main et ça ne se bécotte pas sur les bancs publics... Cela dit, le transport en commun est un charme, le métro super agréable et nous recommandons la carte "Lisboa card" à tous ceux qui iront visiter cet endroit magnifique (transport en commun et plein de musées gratuits pour un tarif unique). Les trottoirs et les rues de pavés, les couleurs saisissantes des tuiles décoratives, des murs et des toits, l'intriguant mélange de la modernité et de l'histoire ancienne - à tout jamais marquée par le tremblement de terre de 1755 qui a presque anéantit la ville (tiens, un AUTRE grand dérangement) font de Lisbonne une ville ravissante. Et le port... et le château... et le poisson... et les gens (ai-je mentionné que les hommes sont fort beaux?)

Et la météo? parlez-moi d'un pays où on s'installe sur des terrasse  pour prendre un verre, l'apéro, le souper... en plein mois (début) de janvier?! Ce que nous avons fait tous les jours où nous y étions. Ça c'était Lisbonne. Il paraît qu'à Porto, où nous sommes débarqués ce soir - après un très agréable voyage en train -  il va pleuvoir au cours des 2 prochains jours. Faudra se réfugier dans les caves à porto, faut croire. Bof, moi la pluie ça ne me fait pas peur. Il ne fait pas -20 à Edmonton?

EM

Friday, January 13, 2012

Premier tour de métro, 11 janvier. On est un peu fatigués...
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 Demi-François, caché derrière un mur du 12e siècle

 Chateau de Saint Georges (Castelo de S. Jorge)



 Panorama extraordinaire du sommet du château San Jorge.
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 Station de métro sur le chemin de notre hôtel



Praça (place) D. Pedro IV

Thursday, January 12, 2012

Jour 2 de 180 - d'après ce que me dit mon chum... moi je ne compte pas. Mais j'ai quand même l'impression d'être déjà partie depuis longtemps. Il y a ce sens d'infini que j'ai pogné en survolant les Rocheuses. Majestueuses, comme toujours, mais ce jour-là (hier, avant-hier) à peine voilé de quelques filaments de nuages. Elle sont belles comme ça, les Rocheuses, toutes criantes d'attention alors qu'elles projettent leurs pics blancs, glacés de neige, à qui mieux mieux, arête après arête qui crie, bien haut: je suis la plus haute!!! Mais elles ont tort, malheureusement. Enfin la plupart, car elles s'étalent, à vous couper le souffle, les unes après les autres alors qu'une, finalement une, domine le troupeau.  Mais chemin faisant, elles vivent, elles respirent. Elles s'entourent de filament nuageux qui les alimentent; de mon point de vue, la montagne aspirait le nuage. D'un autre, elle l'aurait expiré. Puis, entre les aspérité un champ de glace / neige vient couvrir l'immensité d'une vallée et me donner envie - bien sûr du confort de mon siège d'avion - d'enfiler skis de tout acabit pour vaincre cette immensité vierge. Puis je vois, je vois de mes propres yeux, que le manteau neigeux d'une, de deux ... est brisé, fracturé et je vois, je vois, que c'est là que des avalanches se trament, se forment, s'alertent. Et tout ça sous un soupçon de sucre à glacer qui rend tout le spectacle étincelant de froid, de blanc et de soleil. Je remets mes lunettes de soleil.
Quelques 14 heures plus tard - et quelques aéroports et un voyage en classe affaire dont je parlerai peut-être plus tard - je me trouve à survoler les montagnes du nord de l'Espagne. Noires.Ouais et aussi brunes foncées, mais avec des teintes de rouge violacé et d'or. Loin de mes beautés de sucre glacé du nord. Mais des bêtes féroces, néanmoins, sillonnées de lacets de routes beiges qui délimitent une activité humaine tellement plus intense que nos champs de glace vierge. Et je vois, je vois, des éoliennes, des villes, des villages des hameaux et, oui, des colonnes de fumée polluante. Je vois le bord de l'eau se découper par un tronçon de route qui pourrait bien être le chemin de Compostelle, si clair de si haut, s'il s'agit bien de lui. Je vois des sommets noirs se fondre en lacs, je vois des falaises perdre leur couleur et blanchir lorsqu'elles se trempent les pieds dans l'eau. je vois, je vois... Des fois il faut le voir pour le croire.  Oh, et en passant, j'ADORE Lisboa. Un coup de foudre. Ça se peut, en janvier?



Lisbonne. Arrivés hier en fin de journée. Une jolie ville, toute en collines. Les gens sont chaleureux; même l'agent des douanes, une position qui favorise les airs de boeuf, nous souriait et faisait des blagues. Le métro, fusion de celui de Montréal (l'espace) et celui de Paris (les briques blanches) offre une remarquable efficacité. On a bu un porto sur la place Luis de Camoes en étudiant la carte de la ville. Aujourd'hui: tour de ville à pied et soirée Fado.

Tuesday, January 10, 2012

Le départ

Ça y est. C'est le départ dans quelques heures; l'aventure commence. Nous quittons un hiver qui n'en est pas un (avec des températures en Alberta au-dessus de zéro de façon inexplicablement constante) et nous verrons comment se vivent les changements climatiques ailleurs. Nous vous 'tiendrons affichés' - we'll keep you posted. Mais que vois-je? Il neige sur notre départ....!   Éve Marie

Premier défi: la gestion du poids des valises. Comment mettre 6 mois dans une valise et un petit sac à dos sans flirter avec le tour de rein. Deuxième défi: les au-revoirs aux enfants. Ils sont majeurs, vaccinés et débrouillards, mais on demeure toujours mère-poule et papa-gâteau. Bien qu'aujourd'hui, avec texto, email, skype et compagnie, l'absence est une condition bien relative.

Bon ben, dernière révision (ne pas oublier le passeport cette fois-ci) et on appelle le taxi.